L’Hôtel Dieu à Blois

28 mars 2022

De l’ancienne Abbaye de Saint-Laumer à l’Hôtel-Dieu

 

En 924, les moines de Saint-Laumer, poussés par les invasions normandes se réfugient à Blois. Le roi Raoul leur octroie un terrain du Foy, situé en dehors de l’enceinte urbaine, pour y construire leur monastère. Les travaux débutèrent au XIIème pour se terminer au XIIIème siècle. En 1568, l’abbatiale fut réduite à l’état de ruines par les Huguenots pendant les Guerres de Religions.

De cette Abbaye du Moyen-Âge, il ne subsiste que peu de vestiges : les traces d’une galerie du Cloître du XIIIème siècle, le long du bas-côté sud de l’Église Saint-Nicolas, et deux salles voûtées datés des XIIème et XIIIème siècles au sous-sol d’un bâtiment dit des celliers.

Au XVIIème siècle l’abbaye se relève de ces ruines et les moines acquièrent les terrains nécessaires à la reconstruction de nouveaux bâtiments. Cette reconstruction débute par des bâtiments qui occupent le côté sud et une partie du côté ouest du Cloître. L’exécution fut confiée aux architectes Paul et Jacques HABERT, Jean-Jacques CHARRON, bailli de Blois et beau-père de COLBERT. La reconstruction commencée en 1663, fut achevée en 1672.

Les travaux ne reprennent ensuite qu’au siècle suivant par l’achèvement du cloître côté ouest et nord, le long de l’Église. On rebâtit ensuite le corps de logis en face des jardins, à l’est et qui s’étendaient de l’Église à la Loire. Les travaux ont été dirigés par l’Architecte bénédictin Guillaume DE LA TREMBLAYE venu de Caen. Il commença par reconstruire la partie du bâtiment la plus voisine de la Loire (1703-1717) pour finir par la partie la plus proche de l’Église (1718-1723).

 

Gravure du XVIIe siècle représentant l’Abbaye Saint-Laumer

 

En 1796, les bâtiments et emplacements de l’Abbaye, nationalisés comme bien du clergé par la loi du 16 avril 1790, sont la propriété du Département et sont échangés entre le Département Loir-et-Cher et la ville de Blois, contre l’Hôpital civil nationalisé comme bien hospitalier par la loi du 22 Messidor, An II (10 juillet 1794) et une soulte de la différence de valeur des deux biens, ce ne sera que sous le Consulat par la Loi du 2 Frimaire, An X (24 novembre 1801) que l’échange est autorisé et confirmé.

 

Aquarelle du XIXe siècle, l’Hôtel-Dieu tourné vers la ville et perpendiculairement à la Loire.

 

Le XIXe siècle va profondément transformer les bâtiments de l’ancienne abbaye pour le transformer peu à peu en Hôpital. Le bâtiment formant le côté sud du cloître et faisant face à la Loire fut prolongé vers l’ouest est continué par une aile en retour d’équerre symétrique de celle de Guillaume DE LA TREMBLAYE. Ces travaux ont été entrepris à partir de 1845-1847 sur les plans de l’Architecte PINAULT. Les travaux se poursuivront jusqu’aux années 1860 par l’architecte Jules de la Morandère.

C’est dans les années 1865 que l’Hôtel-Dieu prends sa figure actuelle avec une façade principale orientée sur la Loire, mise en valeur par deux ailes latérales unifiées.

 

Vue de la fin du XIXe siècle, le nouvel Hôtel-Dieu orienté vers les quais de la Loire.

 

Les transformations du XXème siècle

 

En 1962, le petit pavillon occidental édifié a la fin du XIXème siècle en avant du retour d’équerre de PINAULT a été remplacé par une construction basse, mieux adaptée aux nécessités du service de l’Hôpital. Cette démolition et reconstruction s’accompagne d’un réalignement de la parcelle au droit de ce pavillon, modifiant la limite et la clôture historique.


Le pavillon oriental du XIXème siècle en avant de l’aile Est devait lui aussi être remplacé par une construction basse qui n’a pas eu de suite d’exécution, il a cependant subi quelques transformations, l’ajout d’une extension notamment, et fait l’objet d’une protection ISMH en 1992.

 

L’Hôtel-Dieu dans les années 1900 avec ces cheminées.

 

Les dernières transformations dates des travaux d’aménagement en bureaux dans les années 1980. A cette époque, l’Hôtel-Dieu fait l’objet d’une importante compagne de restauration en lien avec ces réaménagements. Divers excroissances ou installations hospitalières sont démolies à cette occasion dans le cadre d’une remise en valeur générale du Monument Historique. Les traces de ces démolitions sont peu visibles aujourd’hui car habillement reprises par une grande campagne de ravalement. Par ailleurs, les toitures ont fait l’objet de grandes campagnes de restaurations donnant lieu à des ouvertures de châssis de toits et de lucarnes.

 

L’Hôtel-Dieu dans les années 1950. En noir, la démolition du pavillon d’entrée

 

 

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Perspective de la réhabilitation de l’Hôtel-Dieu

 

Hôtel-Dieu à Blois - Avant travaux de réhabilitation
Hôtel-Dieu à Blois - Avant travaux de réhabilitation
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